Aujourd’hui, je vous parle d’un outil, probablement le plus utile, mais surtout le plus méconnu, je pense, de tous les outils qui existent. Fort probablement que la majorité d’entre-vous n’en avez même jamais entendu parler. Je parle ici du pessaire gynécologique!
C’est un objet qui mérite à mon avis d’être beaucoup plus mis de l’avant, il y a énormément de fausses croyances qui circulent à son sujet. Lorsque je parle aux mamans de la possibilité de l’utiliser, elles se sentent très souvent intimidées par cet outil, la première fois.
Les objectifs de cet article seront justement de briser les tabous qui entourent le pessaire, que vous sachiez ce que c’est, comment on l’utilise et comment s’en procurer un également. À la fin de votre lecture, j’aimerais que vous soyez plus confiante d’aborder cette option de traitement avec votre médecin pour améliorer votre condition et votre qualité de vie!
C'est quoi un pessaire?
C’est une prothèse vaginale composée de silicone de grade chirurgical, donc hypoallergène, qui va être inséré à l’intérieur de la cavité vaginale (un peu comme un tampon) dans le but d’aller soutenir un organe qui manque de soutien. Le pessaire va donc agir comme un remplaçant aux structures ligamentaires qui ont perdu de l’efficacité (les élastiques qui soutiennent les organes à leur place).
On parle de perte de soutien de la vessie, de l’urètre, de l’utérus ou du rectum qui peuvent amener des symptômes très incommodants qui empêchent certaines mamans de pratiquer leurs activités. Des symptômes comme des lourdeurs, des inconforts dans la région du périnée, une sensation de frottement, que quelque chose est descendu à l’entrée vaginale (comme un tampon mal inséré), des incontinences urinaires et j’en passe. Vous pouvez consulter les articles de blogue sur les descentes d’organe ou encore sur les problèmes urinaires pour plus de détails à ce sujet.
Le pessaire va donc pouvoir, non pas traiter, mais bien contrôler tous ces symptômes et ainsi, vous permettre de participer à des activités avec plus de confort, mais surtout sans risquer de se nuire à travers le temps.
Il existe plusieurs formes et types de pessaires adaptés aux différents prolapsus, à leur sévérité et aux symptômes qu’ils provoquent. Plusieurs pessaires peuvent être portés plusieurs semaines sans être retirés, moyennant de bons conseils d’hygiène et de gestion du pessaire. Certains ont une balle sur le devant qui va aller s’appuyer sur l’urètre pour bien le fermer à l’effort et donc, contrôler les incontinences urinaires.
Le pessaire va s’insérer exactement de la même façon qu’un tampon. On va le plier en 2 et l’insérer avec un peu de gel lubrifiant au bout. Une fois à l’intérieur, on va le relâcher et il va s’ouvrir pour aller s’appuyer sur les parois vaginales et ainsi, faire son travail de support.
J’entends régulièrement, dans ma pratique clinique, que le pessaire est un outil qu’on utilise uniquement chez les personnes très âgées qui sont en perte d’autonomie et pour qui la chirurgie est contre-indiquée. Pourtant, cela est complètement faux! Au contraire, le pessaire vise à pouvoir poursuivre ses activités en minimisant les symptômes. Il est donc encore plus indiqué de l’utiliser avec une clientèle active et sportive!
De mon côté, comme physiothérapeute, j’ajuste des pessaires chez des femmes de tous les âges. D’autant plus que chez une maman qui vient tout juste d’accoucher, le fait d’utiliser le pessaire de façon précoce va permettre de l’utiliser comme un plâtre et permettre aux structures de guérir dans une position optimale rapidement après l’événement qui a provoqué le traumatisme à l’organe. Ce qui augmente nos chances d’avoir la meilleure guérison possible des structures.
De plus, en combinant l’utilisation du pessaire rapidement avec des exercices de réadaptation abdomino-pelvienne, nous augmentons ainsi les chances que l’usage de cet outil soit temporaire et non pas permanent.
J’ajuste également des pessaires pour des mamans de 60 ans et plus qui sont encore très actives et qui sans le pessaire, ne pourraient certainement pas se permettre de faire des activités physiques aussi intenses. On ne se la cachera pas, les femmes sont de plus en plus actives et sportives et cela a un impact positif sur la santé en vieillissant. Le fait de gérer ces symptômes et de rester plus active plus longtemps a un impact majeur sur la santé générale de la personne. Ce sont, à mon avis, des avantages qui sont non négligeables.
Quelles sont les indications pour utiliser un pessaire?
Comme physiothérapeute, mon but n’est pas d’offrir un support extérieur à toutes les femmes qui se présentent en clinique. Je ne veux surtout pas qu’elles dépendent d’une béquille lorsque cela n’est pas nécessaire, car oui, le pessaire est utile, mais il n’en demeure pas moins un outil de compensation.
Plusieurs facteurs vont influencer la décision d’utiliser ou non le pessaire :
Pour les deux derniers facteurs, le pessaire sera utilisé de façon occasionnelle pour pratiquer certaines activités afin de ne pas perdre l’habitude d’utiliser efficacement ses muscles et les bonnes stratégies de mouvements dans les situations contrôlables. Autrement, les muscles vont continuer d’être inutilisés et le problème ne se règlera jamais.
Comment se procurer un pessaire?
Pour obtenir un pessaire, deux options s’offrent à vous :
Est-ce que le pessaire remplace la réadaptation?
Je l’ai mentionné à quelques reprises, mais je tiens à le préciser à nouveau, le pessaire demeure un outil. Un outil intéressant qui permet de préserver les structures, de pratiquer ses activités et d’améliorer grandement la qualité de vie. Cependant, ce n’est pas un traitement! Il ne va pas corriger la source du problème, renforcir vos muscles ou changer vos stratégies de mouvement pour ainsi avoir un effet durable sur votre condition.
C’est un compensateur, un pansement sur une blessure. Il est donc vraiment recommandé de faire une rééducation périnéale en parallèle de l’utilisation du pessaire. Le fait de dépendre que du pessaire créera de la pression sur ce dernier et éventuellement, il risque de devenir trop petit et s’expulser à l’effort. Vous devrez alors changer de pessaire et au fil du temps, il est possible qu’aucun pessaire ne puisse vous convenir. À ce moment, on ne sera pas plus avancé face à notre problème.
Donc, le pessaire ne remplace pas la réadaptation abdomino-pelvienne, mais est un excellent outil à combiner avec cette dernière pour optimiser la condition de certaines femmes!
Vous pouvez bénéficier de la physiothérapie périnéale et pelvienne dans le confort de votre maison, tout en étant encadrés et à moindre coût, avec le programme de réadaptation des abdominaux et du plancher pelvien.
Alors, voilà, j’espère sincèrement que vous appréciez l’information que je vous transmets!
[…] un incontournable. De plus, une fois la chirurgie en place, certaines options de soutien comme le pessaire ne peuvent plus être envisagées étant donné qu’il y a un risque d’érosion et de blessure […]
Bonsoir
J aimerais savoir quelle solution s offre a la femme qui a subi une promontofixation ant par coelio et qui se retrouve avec un recto elytrocele stade 3
Peut on quand même mettre un pessaire anneau
Merci pour vos réponses
Bonjour Annick,
Malheureusement, dans cette situation, quand le matériel chirurgical est resté en place, qu’il n’a pas été retiré, ce n’est pas recommandé d’utiliser un pessaire. Cela pourrait créer de l’érosion au niveau des parois vaginales, c’est pourquoi, c’est souvent une contre-indication à l’utilisation du pessaire. Ton gynécologue-obstétricien pourrait avoir un discours différent. Tu peux valider avec lui. L’idéal, c’est vraiment de faire une rééducation abdomino-pelvienne complète et globale qui va te permettre, si tu vas vers une révision de chirurgie, qu’elle tienne mieux en place ou même d’éviter une révision de chirurgie. Si tu as d’autres questions, n’hésite pas à nous contacter. Tu peux aussi le faire en privé au [email protected]. Belle journée!
[…] davantage sur cet outil, vous pouvez consulter mon article complet écrit sur le pessaire : «Le pessaire pour traiter les incontinences et les descentes d’organes/prolapsus […]